dimanche 31 janvier 2010

Volcan Kawah Ijen (Indonésie)

Le Kawa Ijen est un volcan d'Indonésie situé à l'extrême Est de l'île de Java, en Javanais son nom signifie "cratère vert".
Le cratère du Kawa Ijen abrite un lac acide ovale de 1 kms de longueur sur 600m de largeur de couleur turquoise due à l'extrême acidité de ses eaux réputé pour être le plus acide de la planète, son niveau se situe à 2200m d'altitude, et profond au maximum de 200 m, ce qui lui confère un volume de 36 000m3.
A proximité des berges de ce lac se trouve une solfatare produisant de grandes quantités de minerai de soufre qui se cristallise après avoir été émis sous forme de vapeurs.

Le minerai de soufre de la solfatare du Kawah Ijen est exploité depuis plusieurs décennies par des villageois de la caldeira de l'Ijen. Ces derniers extraient le minerai à coup de barre à mine sous la forme de blocs de plusieurs dizaines de kilogrammes chacun qu'ils installent dans des paniers. Ils les redescendent ensuite à pied dans la vallée jusqu'à une usine.












Ce métier n'est pas sans danger pour les mineurs car outre l'effort physique à fournir principalement représenté par la marche en altitude et le portage du minerai, la cohabitation durant des heures avec des composés chimiques est néfaste pour la santé : l'évaporation du lac acide tout proche et les vapeurs dégagées par la solfatare sont hautement chargées en acide chlorhydrique, acide sulfurique, dioxyde de soufre, etc., qui attaquent les muqueuses, les yeux, la peau.


C’est au travers des fumées sulfureuses, grises et suffocantes, que j’entrevois le corps des hommes, qui, semblables aux damnés de l’enfer, s’adonnent à une tâche aussi dangereuse que laborieuse : l’extraction du soufre. Six tonnes par jour, débitées à la barre à mine, recueillies comme des braises, empilées dans des panières dont se saisissent les porteurs










Le dos courbé sous des charges de 65 à 85 kilos, avec pour toute protection contre les vapeurs asphyxiantes un chiffon dans la bouche... Rendus muets, ils commencent dès l’aube leurs aller et retour incessants de la mine à l’usine de traitement Là, les paniers sont pesés. Payés 125 roupies par kilo (environ 12 centimes), cela me paraît peu, pourtant c’est quatre fois plus qu’un salaire moyen ! La charge pèse sur l’épaule endolorie, boursouflée, solide.

Je regarde les porteurs s’éloigner. Je sais à présent que jamais je n’oublierai le visage du « porteur de souffrance ».